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Toujours se méfier des prédictions

William Poulin

Mise à jour :
7
July
2023
Mise à jour :
July 7, 2023

Tel qu’on le mentionnait au dernier trimestre, on doit se méfier des prédictions des économistes et des stratèges boursiers. Alors que, d’après eux, une récession et une baisse du marché boursier étaient imminentes, c’est tout le contraire qui s’est produit. L’économie est résiliente malgré les hausses successives de taux d’intérêt des banques centrales et on parle beaucoup moins de récession.

Absence de récession signifie plus de profit pour les entreprises, ce qui explique que les investisseurs qui en vendaient au premier trimestre en achètent maintenant en masse et poussent leurs cours à la hausse. La bourse américaine s’est appréciée de 8,7% sur le trimestre et 16,9% en 2023. Comme c’est généralement le cas, ce sont les titres qui ont le plus souffert lors de la baisse – technologie et croissance – qui mènent le bal à la hausse. Depuis peu, la hausse se propage aux autres secteurs de la bourse, incluant les titres de petites capitalisations.

Malheureusement pour les premiers acheteurs, le prix des maisons est reparti à la hausse, en plus de l’augmentation des coûts d’emprunt.

Signe que l’on craint moins une récession, le cours des obligations est en baisse sur le trimestre. Si vous en avez trop peu dans votre portefeuille, ça peut être le moment d’en acheter! N’y voyez pas une prédiction, simplement un conseil de saine gestion de risque.

Bon été à tous!

Revue des marchés

Classes d'actifsRendement en C$
4e trim.AÀD
Obligations canadiennes8,3%6,7%
Actions
- Canadiennes8,1%11,8%
- Amércaines9,0%23,2%
- Internationales (EAFE)7,7%15,4%
- Marchés émergents5,3%8,7%

Actions canadiennes : sauvées par les technos

Les actions canadiennes ont clôturé le deuxième trimestre en hausse de 1,1% (+5,7% pour l’année à date).

Bien que le secteur technologique ne pèse que pour 8% dans l’indice canadien, son rendement de 16,5% a permis aux actions canadiennes de clôturer dans le vert pour un troisième trimestre consécutif. Shopify – qui constitue à lui seul plus de 45% du secteur – a vu son titre s’apprécier de 32% au cours du trimestre.

Ce fut un trimestre plus difficile pour le secteur des matériaux et le secteur de l’énergie clôturant le trimestre en baisse de 7,4% et 1,3% respectivement. Les craintes de l’impact d’un ralentissement économique sur la demande des matériaux de construction et des commodités y sont pour causes.

SecteurRendements
S&P / TSX CompositeS&P 500 (en USD)
Énergie-1,3%-0,8%
Matières-7,4%5,1%
Industrie1,8%7,7%
Consommation discrétionnaire5,8%18,4%
Bien de consommation de base-2,9%1,0%
Soins de santé (incluant cannabis)-0,1%4,2%
Finance 0,9%5,7%
Technologie de l'information16,5%20,0%
Communication-2,4%15,5%
Services publics-2,5%-2,1%

Actions américaines : tirées par les technos

À l’instar du trimestre précédent, ce sont les titres de technologie et de croissance qui ont expliqué en bonne partie la performance de 6,2% de l’indice S&P 500.

Après avoir été malmené en 2022, l’indice Nasdaq a connu son meilleur premier semestre en 40 ans, en hausse de 32%. Il y a deux raisons majeures expliquant les récentes performances des titres de croissance.

D’une part, les signes de ralentissement de l’inflation leur profitent davantage alors que leur évaluation est beaucoup plus sensible aux variations des taux d’intérêt.

D’autre part, on a assisté à une recrudescence de l’intérêt des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Cela a profité majoritairement aux plus grandes sociétés technologiques – susceptibles de mener la parade lors de cette prochaine ère informatique.

Certaines craintes étaient soulevées quant à la soutenabilité des performances de la bourse américaine alors qu’à un certain moment, près de 85% du rendement du S&P 500 étaient attribuables à 7 entreprises du domaine technologique, dont Apple, Microsoft et NVIDIA. Toutefois, les récentes performances des titres de petites capitalisations et de certaines industries cycliques telles que l’aviation et les constructeurs automobiles démontrent que l’optimisme semble se propager sur l’ensemble du marché.

Actions internationales: le Japon au sommet

Les actions japonaises ont été les plus performantes sur l’échelle mondiale tant au cours du trimestre (+14,5%) qu’au cours du premier semestre de l’année (+22,1%). Cependant, compte tenu de la dépréciation du Yen de 10% face au CAD, le rendement de la bourse japonaise pour l’investisseur canadien est plutôt de 3,1% pour le trimestre et 8,9% pour l’année à date.

Ce vent d’enthousiasme pour le marché japonais survient peu de temps après que le Tokyo Stock Exchange ait imploré les entreprises à se concentrer davantage sur la croissance et sur la valeur de leur titre. Parallèlement, le pays affiche une croissance économique solide avec des taux d’intérêt bas et une devise faible, ce qui explique les excellents rendements des derniers mois.

L’été s’est avéré calme dans les marchés européens. L’indice des actions européennes STOXX 600 est en hausse de 1,5% sur le trimestre mené par le secteur technologique et financier.

L’indice MSCI des bourses internationales est en hausse de 0,3% (en CAD) sur le trimestre.

Marchés émergents : la Chine joue les trouble-fêtes

Le repli des actions chinoises s’est poursuivi au 2e trimestre entrainant l’ensemble de l’indice des marchés émergents à la baisse (-0,6% en CAD sur le trimestre).

La reprise économique de la Chine à la suite de la réouverture de ses frontières montre déjà des signes de ralentissement alors que leurs actions ont clôturé le trimestre en baisse de 9,2%.

À l’opposé de la bourse chinoise, des perspectives économiques encourageantes ont résulté en d’excellents trimestres pour l’Inde (+13,2%) et le Brésil (+16,0%).

Les bourses de Taiwan et de la Corée du Sud se sont également démarquées, profitant de l’intérêt des investisseurs pour les titres technologiques susceptibles d’intégrer l’intelligence artificielle.

Obligations : se méfier des prédictions

L’économie est étonnamment résiliente et il semble que les banques centrales devront augmenter leurs taux encore un peu afin de ramener l’inflation au niveau cible. Il n’en fallait pas plus pour que le marché obligataire – qui cherche toujours à anticiper l’inflation à venir – prenne une pause. Le portefeuille obligataire est en baisse de 0,7% sur le trimestre alors que le taux sur les obligations échéant dans 10 ans est en hausse de près de 0,35% aux États-Unis et au Canada.

La baisse des obligations est amplement compensée parla hausse du cours des actions sur le trimestre. Tôt ou tard, c’est l’inverse qui se produira et ce sont les obligations qui feront le travail. C’est ça l’équilibre dans un portefeuille.