2e trimestre 2017: les placements étrangers sauvent la mise
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Encore une fois, les placements étrangers ont sauvé la mise au 2e trimestre de 2017, malgré la hausse du C$. Les actions internationales et les marchés émergents ont offerts de bons rendements alors que les actions canadiennes baissaient légèrement. Les obligations américaines ont aussi offert un meilleur rendement que les obligations canadiennes, l’écart de taux entre les 2 marchés s’étant refermé en cours de trimestre.Le second trimestre a encore montré l’importance d’une saine diversification. Les indices boursiers EAEO (Europe, Australasie et Extrême-Orient) et des marchés émergents ont continué sur leur lancée et les actions américaines ont consolidé leurs acquis du premier trimestre alors que la bourse canadienne continuait à trainer de la patte. Jusqu’ici, c’est donc l’inverse de l’année 2016 ou la bourse canadienne menait le peloton.
Pour l’année à date, l’indice S&P 500 de la bourse américaine (en C$) est en hausse de 5,6%, propulsé en bonne partie par les titres de technologie, particulièrement les poids lourds que sont Facebook, Amazon, Google, Microsoft et Apple. Le désolant spectacle offert par Donald Trump ne semble pas inquiéter outre mesure les investisseurs.
Les actions internationales ont aussi connu un excellent rendement de 10,6%. Le vent d’optimisme qui souffle sur l’Europe – symbolisé par l’élection de Manuel Macron en France – y est sans doute pour quelque chose. Les actions y sont en hausse de 20% ou plus dans plusieurs pays. L’Angleterre fait moins bien à cause de l’impact anticipé de son retrait de l’Union Européenne, notamment sur l’important secteur financier. Du côté du Japon, la hausse est aussi plus modérée qu’en Europe. L’économie japonaise continue d’être freinée par des rigidités structurelles et fait face aux vents contraires de la démographie.
Les actions de marchés émergents ont monté de 14,4% depuis le début de l’année. Parmi les « BRICs », la contre-performance de la Russie (-13,1%) a été largement compensée par l’Inde (16,1%) et la Chine (13,7%). Plusieurs autres marchés de plus petite taille ont participé à la hausse, incluant la Turquie avec une performance de près de 30% depuis le début de l’année.
On l’anticipait depuis longtemps, c’est maintenant chose faite : la hausse des taux d’intérêt est amorcée au Canada, comme aux États-Unis. On s’attend à ce que même la Banque Centrale Européenne commence à resserrer sa politique monétaire au cours des prochains mois. Les marchés obligataires n’ont pas tardé à réagir : le rendement des obligations du gouvernement du Canada à échéance de 10 ans est passé de 1,4% au début juin à 1,9% à la mi-juillet. L’écart de taux entre le Canada et les États-Unis s’est aussi refermé, ce qui a favorisé notre position en obligations américaines.
Jusqu’ici, les fiducies de placement immobilier ont su résister à la hausse des taux obligataires. Leur rendement au cours du trimestre a été nul.
Après plusieurs années de politique monétaire très accommodante – taux d’intérêt à court terme près de zéro et injections massives de liquidité dans le système financier – les banques centrales commencent à augmenter les taux d’intérêt. S’il se confirme au cours des prochains mois, ce resserrement de la politique monétaire aura un impact sur l’ensemble des classes d’actifs.
L’impact sera immédiat sur le budget des ménages qui ont contracté une hypothèque à taux variable. Par ricochet, cette hausse pourrait aussi mener à une correction du prix de l’immobilier résidentiel (condos, unifamiliales et plex) si elle a pour effet de diminuer la demande. Rappelons-nous que le Canada est un des pays ou l’immobilier résidentiel est le plus cher au monde en fonction du revenu moyen des ménages et du niveau des loyers. Même si c’est surtout le cas à Toronto et Vancouver, les autres grandes villes canadiennes ne seront pas épargnées s’il y a une correction.
La hausse des taux d’intérêt à long terme aura aussi inévitablement un impact sur le rendement des actifs financiers – actions et obligations. Pour cette raison, nos hypothèses de rendements sont conservatrices pour les prochains 3 à 5 ans