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2e trimestre 2019: L'importance de la diversification

Revue trimestrielle

Richard Morin

Mise à jour :
18
July
2019
Mise à jour :
July 18, 2019

Après un rebond remarquable au premier trimestre de 2019 – suite à la correction qu’avaient connu les marchés au dernier trimestre de 2018 – le portefeuille équilibré a continué à offrir une excellente performance au second trimestre.

Les obligations canadiennes – en hausse de 2,51% – et les actions canadiennes et de pays développés expliquent la bonne tenue du portefeuille. Les bourses canadiennes et américaines atteignaient des niveaux records en fin de trimestre. Les REITs ont légèrement baissé, après une hausse de près de 16% au premier trimestre.

Classes d’actifs Rendements en C$
2e  trim AÀD
Obligations[1] 2,51% 6,52%
Actions
·         Canadiennes[2] 2,59% 16,24%
·         Américaines[3] 2,22% 13,74%
·         Internationales (EAEE)[4] 1,60% 9,41%
·         Marchés émergents[5] -1,77% 5,28%
Placements immobiliers (REITs)[6] -0,57% 15,23%

Les 3 derniers trimestres illustrent très bien l’importance de maintenir une saine diversification et de ne pas prêter attention au discours de ceux qui prétendent pouvoir prédire les tendances des marchés financiers.

Actions canadiennes : les technos mènent le bal

Les actions canadiennes ont donné un rendement de 2,59% au second trimestre. L’excellente performance du secteur des technologies (+14,2%, due essentiellement à la hausse de 43% de Shopify) a plus que compensée la baisse du secteur de l’énergie, ou les pétrolières ont connu un mauvais trimestre après un excellent début d’année. L’ensemble de l’industrie d’exploration et production de pétrole est en baisse, incluant Encana à -30% sur le trimestre.

La chute importante des cours des titres de cannabis n’a pas eu d’impact significatif compte tenu de leur faible poids dans l’indice boursier.

À l’instar de la bourse américaine, la bourse canadienne est à quelques points de son niveau record.

Actions américaines : on aime les baisses de taux d’intérêt

La banque centrale américaine (Federal Reserve) s’apprête à exaucer les vœux de Donald Trump et abaisser le taux auquel elle prête aux banques commerciales (le Fed Funds Rate) afin de stimuler l’économie. Comme M. Trump, la bourse aime les baisses de taux et a donc réagi positivement, en hausse de 4,30%. Compte tenu de l’appréciation de notre devise, le rendement a été de 2,22% pour les clients d’Archer.

Les titres de technologie sont particulièrement sensibles aux variations de taux d’intérêt et ont donc surperformé sur le trimestre et depuis le début de l’année, comme au Canada d’ailleurs. Les titres américains du secteur de l’énergie ont aussi offert un rendement négatif.

Après 10 ans de croissance économique ininterrompue et de hausse des marchés boursiers, les signes de ralentissement du commerce et de l’économie mondiale en amènent plusieurs à conclure que les risques de correction, voire de marché baissier, sont relativement élevés. On s’inquiète aussi du fait que les banques centrales ont peu de munitions pour lutter contre une éventuelle récession puisque les taux d’intérêt sont déjà à des niveaux historiquement bas. Bien que d’éventuelles récession et correction boursière soient inévitables, leur timing est imprévisible. La seule façon de se prémunir est de maintenir une répartition d’actifs qui convienne à notre profil et nos objectifs de placement, ainsi qu’une saine diversification. En attendant, on continue d’engranger les rendements.

Actions internationales : l’économie européenne ralentie, et puis ?

Les actions internationales des pays développés ont généré un rendement de 3,68% (1,60% en CAD) lors du second trimestre. La performance provient surtout de l’Europe : les compagnies françaises, suisses, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la Suède sont en hausse de 5% à 9% sur le trimestre. Ça démontre encore une fois qu’il existe peu de corrélation à court ou moyen terme entre les perspectives économiques d’une région (l’économie européenne montre des signes de ralentissement) et la performance boursière. Il est donc futile de faire une gestion active de la répartition géographique du portefeuille.

Marchés émergents : la faute de la Chine

La performance de 0,43% des marchés émergents a été insuffisante pour compenser l’appréciation du dollar canadien ; la baisse est de 1,77% sur le trimestre en $C.

La Chine et, dans une moindre mesure, la Corée ont tiré l’indice vers le bas. Autrement, les autres poids-lourds que sont le Brésil, l’Afrique du Sud, la Russie et la Thaïlande sont tous en hausse de 7% à 16%. Voilà pourquoi nos placements sont répartis sur l’ensemble des marchés émergents.

Les perspectives de baisse de taux aux États-Unis et en Europe et d’une éventuelle diminution des tensions commerciales sont de bonnes nouvelles pour les marchés émergents.

Obligations : un bull market qui n’en fini plus

Depuis plus de 15 ans maintenant, on prédit la fin imminente du bull market obligataire. Rappelons-le, les taux d’intérêt sur les obligations des gouvernements – notamment au Canada et aux États-Unis – sont en baisse quasi constante depuis le début des années 80, reflétant la baisse de l’inflation. Ceux qui ont su maintenir un portefeuille d’obligations à longue échéance ont donc bénéficié de la montée constante de leur cours (qui fluctue à l’inverse des taux). Le dernier trimestre n’a pas fait exception, puisque le portefeuille obligataire a offert un rendement de 2,51% (6,52% depuis le début de l’année).

Ceux qui croient que les taux – présentement 1,5% sur les obligations canadiennes à échéance de 10 ans – ne peuvent descendre beaucoup plus bas n’ont qu’à regarder du côté de l’Allemagne, ou les obligations 10 ans se transigent à -0,33%. Pourquoi accepter un rendement courant négatif sur une obligation? Parce qu’elle offre une certaine protection contre un éventuel ralentissement économique et la déflation ; c’est une police d’assurance.

C’est dans la même optique qu’Archer continue à maintenir une échéance moyenne de près de 10 ans dans son portefeuille obligataire. En y ajoutant une proportion raisonnable d’obligations corporatives (environ 30%), on obtient un rendement à échéance de près de 2,9%. Les Allemands devraient investir au Canada !

Fiducies de placement immobilier (REITs) : léger recul

Après un départ canon au premier trimestre, les REITs ont connu un recul de 0,57% au second trimestre. Les REITs sont très sensibles aux variations de taux d’intérêt et ont bénéficié d’une amélioration des perspectives de taux depuis le début de l’année.

[1] FTSE TMX Canada UniverseXM Bond Index

[2] S&P/TSX Capped Composite Index

[3] S&P 500 Index

[4] MSCI EAFE Index

[5] MSCI Emerging Markets Investable Market Index

[6]  FTSE Canada All Cap Real Estate Capped 25% Index