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Avez-vous vraiment besoin d’un conseiller financier?

Article

Richard Morin

Mise à jour :
19
April
2017
Mise à jour :
April 19, 2017

Rien n’est gratuit et le conseil financier ne fait pas exception à cette règle. Selon la taille de votre portefeuille et le type de produits dans lesquels il est investi, vous payez, directement ou indirectement, entre 0,25% et 1,00% de votre capital annuellement pour rémunérer votre conseiller financier (ces frais s’ajoutent aux 0,20% à 1,3% que vous payez en frais de gestion et d’opérations).

Ces frais sont non-négligeables : $2 500/année pour un portefeuille de $250 000, $10 000/année ou même plus pour un portefeuille de $1 million. Vous êtes donc en droit de vous demander si vous avez vraiment besoin d’un conseiller et si vous en obtenez pour votre argent.

Les 10 travaux de votre conseiller financiers

Votre conseiller joue de multiples rôles. Si vous songez vous passer d’un conseiller financier, vous devez être en mesure d’assumer vous-même chacun de ces rôles :

  1. Bien comprendre vos objectifs personnels et familiaux et, par la suite, vos objectifs financiers. Que ce soit les études de vos enfants, la retraite, la réduction de vos impôts, la protection en cas de maladie ou de décès ou votre succession, il est important de bien définir vos objectifs avant de mettre en place un plan pour les réaliser.
  2. Établir votre situation actuelle et faire votre bilan financier. Cet exercice important est à la base de votre plan financier. Situation familiale, comptes d’épargnes retraite, fonds de pension, immobiliers, pratique professionnelle, dettes, besoins de protection, tout doit y passer.
  3. Établir votre profil d’investisseur. Votre attitude face au risque et votre capacité à absorber les fluctuations de marché sans compromettre l’atteinte de vos objectifs financiers est la base de la gestion de votre portefeuille. Bien fait, cet exercice vous évitera de faire des erreurs couteuses lors des inévitables corrections d boursières.
  4. Élaborer votre politique de placement. La politique de placement est le manuel d’instructions pour la gestion de votre portefeuille : quelles classes d’actifs détenir dans quelles proportions et dans quels comptes, comment sélectionner les titres pour chaque classe, quand rééquilibrer le portefeuille, etc.
  5. Construire votre portefeuille. Ouverture et gestion des comptes de courtages. Sélection et achat des titres.
  6. Diminuer votre facture d’impôt. Pour minimiser votre facture d’impôt, vous devez non seulement détenir les bons titres dans les bons comptes (les actions américaines dans le REER ou le CÉLI?) mais aussi prendre avantage des opportunités de « récolter » des pertes fiscales lorsqu’elles se présentent.
  7. Faire le suivi régulier et le rééquilibrage du portefeuille. La valeur de votre portefeuille et sa répartition d’actifs fluctueront au grès des marchés. Vous devez faire un suivi régulier et assurer le rééquilibrage selon les règles que vous aurez établis dans votre politique de placement. Saurez-vous racheter des actions lorsqu’elles auront subit une baisse de 50% comme c’était le cas en décembre 2008 ou serez-vous plutôt tenté de vendre?
  8. Assurance et gestion des risques. Qu’arriverait-il en cas de maladie grave ou de décès? Avez-vous les couvertures requises pour vous et les vôtres?
  9. Succession. Tous les aspects relatifs à votre succession sont-ils couverts? Comment les impôts au décès seront-ils acquittés? Devriez-vous mettre en place une fiducie familiale?
  10. Aspects légaux. Avez-vous un testament, un mandat en cas d’inaptitude? Vos parents vieillissants en ont-ils? Avez-vous besoin d’un contrat de vie commune? Si vous êtes en affaires, avez-vous une convention entre actionnaires?

Si vous ne pouvez assumer seul l’ensemble de ces tâches – comme c’est sans doute le cas pour 9 personnes sut 10 – vous avez besoin d’un conseiller. Faillir à l’une de ces tâches – par manque de connaissance ou de discipline ou parce que nos émotions prennent le dessus au mauvais moment – peut être très couteux en terme de rendement et compromettre l’atteinte de vos objectifs.

Par ailleurs, si vous avez présentement un conseiller financier mais n’êtes pas convaincu qu’il accompli ces 10 travaux pour vous, peut-être serait-il temps de chercher un autre conseiller!

Le conseil financier, un bon « investissement »?

De bons conseils financiers auront un impact sur votre rendement à long terme et sur l’atteinte de vos objectifs. Peut-on quantifier cet impact? Dans une étude publiée en mai 2015 la société Vanguard estime à 3% annuellement la « valeur ajoutée » associée aux meilleures pratiques en matière de gestion du patrimoine. Les principales sources de cette valeur ajoutée sont la réduction des frais de gestion (par l’utilisation des fonds négociés en bourse), l’encadrement du comportement du client (notamment en tenant le cap lors des corrections boursières) et le rééquilibrage discipliné du portefeuille. Alors, même si vous payez 1% annuellement pour obtenir des (bons) conseils financier, si vous obtenez 3% de valeur ajoutée, votre « rendement » sur investissement sera de 300%. Pas mal!

Source : L’attribution d’une valeur à votre valeur : quantifier l’alpha du conseiller, Vanguard, mai 2015